PRÉVENIR Hauts-de-France

Dispositif national de prévention porté par le Centre Régional de Pathologies Professionnelles et Environnementales des Hauts-de-France

CRPPE HDF – Site d’Amiens – CHU Amiens-Picardie

Responsable médicale : Dr Léa Leroy



🧬 Qu’est-ce que la plateforme PREVENIR ?

La plateforme PREVENIR est un dispositif innovant de repérage, d’accompagnement et de prévention dédié aux patients souffrant de troubles de la fertilité, exposés à des substances reprotoxiques dans leur environnement ou leur activité professionnelle.

Elle s’inscrit dans une dynamique nationale née du constat que certaines expositions, notamment professionnelles et environnementales, peuvent influencer la fertilité et la santé reproductive.

Les plateformes PREVENIR visent à mieux identifier ces expositions, à proposer un accompagnement personnalisé, et à renforcer la prévention des risques pour toutes et tous.

🔎 Pourquoi PREVENIR ?

Notre environnement quotidien contient des substances et situations qui peuvent nuire à la fertilité : cosmétiques, plastiques, produits d’entretien, solvants, tabac, pesticides… La chaleur et les conditions de travail peuvent aussi avoir un impact.

Face à ces risques souvent invisibles, la plateforme PREVENIR propose d’informer, de sensibiliser et d’accompagner les patients afin de mieux comprendre leurs expositions et d’agir concrètement pour les limiter.

👥 À qui s’adresse PREVENIR ?

À toute personne ou couple rencontrant des difficultés à concevoir un enfant, engagés ou non dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA). L’accompagnement PREVENIR est gratuit, confidentiel et personnalisé.

👥 Quels sont les troubles de la fertilité ?

La fertilité est un enjeu sociétal majeur en France comme dans d’autres sociétés occidentales. La natalité est en baisse depuis de nombreuses années et le taux de renouvellement de la population de 2,1 enfants par femme n’est plus atteint. Le nombre de naissances en France est à son plus bas niveau depuis 1945, avec une chute de 6,6 % en 2023 par rapport à l’année précédente, cette baisse s’est fortement accélérée sur entre 2014 et 2023, avec, a priori, une diminution plus modérée d’environ 2 % prévue pour 2024. En 2023, le nombre total de naissances est inférieur de 19,8 % par rapport à 2010. Depuis 2015, la population des femmes en âge de procréer, qu’elles soient âgées de 20 à 39 ans ou de 15 à 49 ans, est restée stable. Ainsi, la diminution des naissances observée ces dernières années reflète principalement une baisse de la fécondité.

Si les déterminants amenant à la conception d’un enfant sont très variés, impliquant des phénomènes sociétaux à large échelle notamment, les troubles de la fertilité sont une problématique majeure. Ils touchent environ 15 % à 20 % des couples en France.

Parmi les pathologies de la fertilité chez la femme, on retrouve principalement :

  • Le Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) qui touche 10 % des femmes et est la première cause d’infertilité chez la femme jeune,
  • L’insuffisance ovarienne, liée au vieillissement physiologique et à la chute du nombre de follicules stockés par les femmes, est la première cause d’infertilité après l’âge de 35 ans. Elle peut cependant survenir de manière prématurée à partir de 30 ans, touchant 2 à 4 % des femmes en âge de procréer,
  • L’endométriose, qui touche près de 10 % des femmes et induit parfois des troubles de la reproduction par différents biais : mécaniques, liés à une insuffisance ovarienne ou encore par modification de l’expression de certains gènes,
  • Les infertilités utérines représentent entre 4 et 7 % des infertilités et sont liées à des malformations utérines, des fibromes déformant la cavité utérine ou des séquelles de chirurgies,
  • La sténose tubaire bilatérale, le plus souvent liée à une infection, est une cause relativement rare d’infertilité en France.

Parmi les pathologies de la fertilité chez l’homme, on retrouve principalement :

  • L’insuffisance testiculaire, caractérisée par des anomalies de la spermatogenèse (oligospermie, azoospermie, tératospermie…) serait impliquée dans 65 % à 80 % des cas d’infertilité masculine,
  • Les lésions des voies génitales entrainant une azoospermie obstructive, d’origine congénitale, infectieuse ou post-chirurgicale.
  • Les infertilités idiopathiques représentent 20 à 30 % des infertilité.

En France, environ 123 174 tentatives de procréation médicalement assistée (PMA) ont été recensées en 2020, dont 47 457 à partir d’une Fécondation in vitro (FIV) . Huit ans après avoir initié un parcours de PMA, 60 % des couples ont réussi à avoir un enfant, 48 % grâce à la PMA et 12 % de façon naturelle ).

Quels sont les risques pour la fertilité ?

Les substances chimiques : un enjeu majeur pour la fertilité

Depuis plusieurs années, les scientifiques alertent sur le rôle des substances chimiques dans les troubles de la reproduction. On les retrouve dans l’environnement, les produits du quotidien (plastiques, cosmétiques), ou sur les lieux de travail (pesticides, solvants, métaux lourds…). Ces substances peuvent perturber la fertilité, compliquer les grossesses ou nuire à la santé de l’enfant à naître.

Malgré cela, il n’existe pas encore de classement international aussi clair que pour les substances cancérigènes. Plusieurs équipes, comme celle du centre ARTEMIS à Bordeaux, ont recensé plus de 1 200 substances préoccupantes, dont près de 500 considérées comme prioritaires. Les recherches les plus récentes montrent que certaines substances (comme les phtalates, les métaux lourds ou les retardateurs de flamme) augmentent le risque de fausses couches, de prématurité ou de troubles du développement chez l’enfant.

Les perturbateurs endocriniens (PE)

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques capables de dérégler le fonctionnement hormonal. Ils sont devenus un sujet central en santé publique. On en trouve dans de nombreux produits : plastiques (bisphénol A), cosmétiques (parabènes), pesticides, etc.

Chez la femme, ils peuvent gêner la maturation des ovules ou l’implantation de l’embryon, augmentant le risque d’infertilité. Chez l’homme, ils sont liés à une baisse de la qualité du sperme. Certains effets peuvent même se transmettre aux générations suivantes. Une base de données internationale (DEDuCT) a identifié plus de 790 substances reconnues comme PE, bien plus que les listes officielles utilisées actuellement par les autorités européennes.

Que dit la réglementation sur les CMR et PE ?

Les substances dites CMR (Cancérogènes, Mutagènes ou Reprotoxiques) sont réglementées au niveau européen. Mais la liste évolue lentement par rapport à la rapidité des découvertes scientifiques. Par exemple, en 2024, on comptait 401 substances officiellement reconnues comme toxiques pour la reproduction, soit seulement une partie des substances identifiées dans la littérature scientifique.

Depuis 2023, une nouvelle réglementation européenne oblige les fabricants à signaler aussi les perturbateurs endocriniens. Mais de nombreux produits échappent encore à ces règles, comme les cosmétiques, les médicaments, les produits vendus en ligne ou certains mélanges complexes (pollution, tabac…). Par ailleurs, les effets combinés de plusieurs substances (“effets cocktail”) ne sont pas bien pris en compte aujourd’hui.

Les contraintes physiques au travail

Port de charges lourdes, station debout prolongée ou efforts physiques importants peuvent compliquer une grossesse, augmentant les risques de prématurité ou de pré-éclampsie. Les vibrations ou les températures extrêmes sont également suspectées d’effets nocifs.

Les agents biologiques

Certaines infections contractées au travail (grippe, CMV, rubéole…) peuvent être dangereuses pendant la grossesse, causant des malformations ou des retards de croissance chez le fœtus.

Le travail de nuit

Le travail de nuit prolongé est associé à un risque plus élevé de complications de grossesse (prématurité, faible poids de naissance, pré-éclampsie…).

Le mode de vie

Le tabac, l’alcool, l’obésité et certaines drogues affectent la fertilité chez l’homme comme chez la femme. Ils augmentent aussi les risques de complications pendant la grossesse et peuvent avoir des effets durables sur la santé de l’enfant.

📝 Comment fonctionne PREVENIR Hats-de-France ?

A l’occasion d’une consultation pour trouble de la fertilité, vous remplissez un questionnaire simple sur vos habitudes de vie, vos conditions de travail, votre alimentation, vos produits utilisés au quotidien…

Selon vos réponses, vous êtes ensuite reçu(e) par un professionnel de santé environnementale formé à ces enjeux, pour un entretien individualisé ou des conseils vous sont envoyés par voie postale.

Si nécessaire, un contact peut être établi (avec votre accord) avec votre médecin du travail pour adapter votre environnement professionnel.

📍 Où consulter ?

  • CHU Amiens-Picardie – Centre Régionale de Pathologies Professionnelles et Environnementales des Hauts de France (Site d’Amiens)
  • Polyclinique Saint-Claude à Compiègne – Dr Candellier

Le dispositif est en cours de déploiement dans d’autres établissements des Hauts-de-France.

🌐 Une démarche nationale

PREVENIR Hauts-de-France fait partie d’un réseau national coordonné, soutenu par les Agences Régionales de Santé et le Ministère de la Santé dans le cadre du Plan National Santé Environnement et de la Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens. Les plateformes partagent des outils communs pour garantir une prise en charge homogène et rigoureuse.

🌐 L’équipe

Au CHU Amiens Picardie :Dr Léa Leroy, responsable

  • Dr Pierre Hemeryck
  • Dr Laurence De Nil
  • Dr Sylvain Chamot
  • Mme Tania Pacheff, experte en santé-environnement et diététicienne
  • Mme Delphine Lefevre, sage-femme
  • Mme Caroline Pagez, infirmière
  • Mme Tiphanie Maloigne, secrétaire
  • Mme Delphine Loger, secétaire

A la Polyclinique Saint Côme, Compiègne : Dr Deborah Candellier

En résumé
– Un accompagnement gratuit, confidentiel et non culpabilisant
– Une évaluation personnalisée de vos expositions
– Des conseils concrets pour protéger votre fertilité
– Une intégration fluide à votre parcours de soins PMA

📞 Nous contacter

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter directement le CRPPE HDF – Site d’Amiens  de préférence par mail à [email protected] ou au  03 22 08 95 44

Document informatif – CHU Amiens-Picardie – CRPPE HDF – Avril 2025