L’étude BEPoPi fait le lien entre la pollution atmosphérique et l’augmentation de certaines maladies respiratoires

Le CHU Amiens-Picardie et Atmo Hauts-de-France mènent depuis 2017 une étude pour mesurer à Amiens, le lien entre les concentrations en particules, dioxyde d’azote, ozone, et les Broncho Pneumopathies Chroniques Obstructives (BPCO).

L’étude PolluPBCO (2017-2018) avait mis en évidence un lien entre les concentrations plus élevées des particules (PM10 et PM2.5), du dioxyde d’azote et de l’ozone, et une augmentation des consultations aux urgences pour cause d’exacerbation de la BPCO. En hiver, les pics de consultations avaient eu lieu entre 3 et 5 jours après le début de l’épisode de pollution aux particules PM10 et en lien également avec la grippe. En été, la canicule avait eu une incidence sur le pic de consultations observé, concomitant à un pic d’ozone.

Le CHU Amiens-Picardie et Atmo Hauts-de-France ont poursuivi leurs travaux en 2020, avec l’étude BePoPI en incluant d’autres paramètres et polluants (composition chimique des particules, analyse des métaux lourds dans l’air). 110 patients ont été inclus. Les 11 épisodes de pollution atmosphérique ont eu pour conséquence une hausse de + 22% d’exacerbations de BPCO liés à l’augmentation de 1 ng/m3 de manganèse

L’étude BEPoPi a permis de montrer :

un lien entre augmentation des concentrations en dioxyde d’azote, particulièrement durant la période de pré confinement, 
une tendance en faveur d’un lien entre les consultations aux urgences et les concentrations des plus petites particules ultrafines (moins de 50 nm),
que l’augmentation d’1 ng/m3 de manganèse, contenu dans les particules PM10, augmente le nombre d’exacerbations de BPCO de 22%,
une corrélation entre le césium, le fer, le vanadium, l’aluminium, le titane (présents dans les particules PM10) et les consultations aux urgences pour exacerbation de BPCO,
l’absence de lien significatif entre les concentrations en Black Carbon et en particules PM2.5 avec les consultations des patients pour exacerbation de BPCO.

L’étude a été marquée par la pandémie de COVID-19, induisant une diminution de l’exposition des patients aux polluants atmosphériques, due à :

1) l’influence des confinements sur les émissions et les concentrations de certains polluants dans l’atmosphère
2) la modification des comportements des patients (auto-confinement et port du masque).

Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020 ont été dénombrés :

180 passages (91,1% aux urgences du CHU Amiens-Picardie) pour exacerbations de BPCO ont été inclus (110 patients),
0,5 patient par jour : nombre moyen de consultation aux urgences pour exacerbation de BPCO,
11 épisodes (28 jours) de pollution en Hauts-de-France en 2020, contre 23 épisodes (51 jours) en 2019.

La BPCO en chiffres

En France, la Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) maladie pulmonaire inflammatoire des bronches, touche environ 1,7 million de personnes.

Elle est la 1ère cause de mortalité par maladie respiratoire non cancéreuse et la 3ème cause de décès due au tabac après les cancers bronchiques et les maladies cardiovasculaires. Le taux de mortalité due à la BPCO est de 9,2%. Elle est au 1er rang des dépenses de santé (coût annuel de 6 100€/malade), en raison d’une surconsommation d’antibiotiques et de l’absentéisme. Dans les Hauts-de-France, le taux d’hospitalisation et de mortalité lié à la BPCO est supérieur de 20% à la moyenne nationale.

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